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Plomer Point, une nuit de reve

Crescent Head, Australia


Apres notre première expérience de l'autoroute australienne, on se dit que ce pays est en voie de développement, on apprendra plus tard que ce n'est pas le cas, ce qu'on voit est bien le produit fini du dur labeur des ingénieurs des ponts et chaussées, travail mis à exécution par une bande de jeunes australiens trop bien payés par rapport au résultat exposé.
Non seulement le bitume s'effrite, les bas cotés sont inexistants et ne parlons même pas des panneaux de directions qui sont si petits qu'il faudrait véritablement des jumelles pour les voir à temps. Plus le coin est paumé, plus les panneaux se cachent.
Pourtant, a intervalles reguliers, des panneaux gigantesques cette fois ci annoncent une "tourist drive", une déviation qui emprunte une vieille route rendue obsolète par cette autoroute. La plupart du temps c'est encore un moyen pour faire claquer à ce touriste quelques dollars dans l'achat d'art artisanal, de miel ou autres confiseries locales aux portes de fermes excentrées. Malin.

Qu'à cela ne tienne, les forêts d'eucalyptus et leurs sous-bois exotiques font oublier les dangers de la route et on continue notre voyage sans exactement savoir jusqu’où il nous mènera aujourd’hui. Notre seul but, ne pas payer pour dormir et être au bord de l’eau.

Sortis de la Pacific Highway qui ressemble elle-même parfois à une nationale un peu étroite, voilà comment on arrive à destination:


Notre atlas qui liste aussi tous les caravan parks et les camp grounds gratuits et payants de l'Australie nous assure qu'on pourra rejoindre avant a nuit le triangle numéro 74, un endroit a quelques 20 kms au sud de Crescent Head, le site de Plomer Point, en plein parc national de Hat Head.
On passe bien entendu devant notre sortie, puisque rien n'est indiqué et on a dû demander notre chemin dans un motel qui avait plutôt l'allure d'un vieux camp de vacances désaffecté, jugement basé sur la salle de jeu vide composée d'une vieille table de pool et de sièges en osier poussiéreux à l'entrée.

Sur les indications du jeune tenancier, on se dirige vers le Sud. Chose faite, on se perd à nouveau dans une sorte de village balnéaire mort, normal on est toujours au début du printemps. Pas de signe de l’océan pourtant.
Les jeunes du village qui s'amusent sur le rond-point ne connaissent pas l'existence de Plomer Point pourtant à la porte de chez eux.
On utilise nos sens de la géolocalisation et après plusieurs traversées du bourg, on tombe enfin sur un panneau de circulation, grand comme un livre de poche, sans exagération, devant lequel nous étions passés deux ou trois fois déjà. Il nous somme de prendre à droite.
Il se met à pleuvoir.
On emprunte une route bitumée au milieu d'une végétation luxuriante, joyeux d'avoir enfin pu trouver notre chemin jusqu'à notre étape de nuit alors que le soir arrive à grand pas.
Même les quelques gouttes de pluies qui se sont mises à tomber ne viendront pas entacher ce que nous verrons littéralement nous sauter aux yeux dans un virage. L'Océan. Au naturel, nu, un littoral sans fioritures ni touristes, sans le vendeur de « chouchou beignets glaces » ni les mégots enfoncés d'un pouce dans le sable, pas l’ombre d’un sac en plastique sur la houle qui déferle dans une crique paisible.

Il pleut, le virage est un peu serré et le temps de prendre une photo qui ne rend pas justice a la beauté qui s'étale devant nos yeux, nous devons repartir car nous ne savons pas encore quelle distance nous sépare de notre campement.

60km/h toujours sur la même route bitumée.
Soudain, alors qu’aucun panneau plus gros qu’un timbre-poste ne nous en avertisse, la route n'est plus bitumée, des trous gigantesques ce sont formés a la jointure du macadam et de la terre rouge et sans avoir eu le temps de ralentir, nous traversons ces nids de poules avec force et fracas, surtout fracas.

On parcourt une dizaine de kilomètres sur cette piste, au bord de laquelle de riches australiens en mal de grand calme ont fait construire de très jolies maisons en pleine forêt vierge. A droite, cachée dans les fourrés, l'entrée de ce qui ressemble à un camping. On y entre, pensant qu'il s'agit de notre spot gratuit. Erreur, il y'a l'eau chaude et l'électricité, standing beaucoup trop élevé pour nous. La propriétaire nous indique le lieu qu'on cherchait, 3 minutes en retrait dans d'autres fourrés, sur la gauche. Un spot ou les rangers peuvent passer pour vérifier que nous avons bien payé les 5 dollars (payable en ligne à l’avance, on vient de nous l'apprendre) pour pouvoir rester une nuit dans le parc national. On ne verra pas de rangers cette nuit-là.

4 tentes et leurs 4x4 sont installés autour d'un bloc chiotte dont l'eau est tirée directement du sous-sol, non potable. Pas de lumières à part les feux de joie allumés par ces australiens fanatiques du grand air. On est de loin les moins bien équipés du coin, avec pour seule possession un matelas flanqué a l'arrière d'une voiture qui regorge déjà d'un amoncellement d'affaires probablement inutiles tandis que nos voisins lointains ont un panneau solaire portatif. On fait notre lit, on mange du pain du fromage et du jambon en sandwichs froids et dégueulasses. On va boire une cervoise tiède sur la plage magnifique, isolée et gigantesque qui est juste derrière le bosquet d'arbres sous lequel on a garé notre bolide. On voit bien dans le sable que les seules traces de pas menant à la plage sont celles des occupants du camping, autant dire qu'on est vraiment tranquilles.

Du coup, sans lumière, on va presque se coucher avec le soleil, après avoir une dernière fois visité cette plage et avant que la nuit ne devienne un peu inquiétante avec tous ces bruits de forêts, d'oiseaux ou autres rampants et les crabes qui chassent au crépuscule.
Cette nuit, malgré le repas froid, le lavage de dents a l’eau minérale et le petit déjeuner tout aussi froid et sans gout que le diner, ca restera toujours pour nous la meilleure nuit passée en Australie

Le lendemain, on reprendra la route et on ira se laver dans un hôtel !


permalink written by   on October 9, 2010 from Crescent Head, Australia
from the travel blog: Oz trip year one of two
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