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Un stop angoissant

Gatton, Australia


On part tristement de la plage, en regardant derrière nous, mais en sachant qu’on a une mission très importante : travailler dans l’agriculture pour renouveler notre visa.

On a donc décidé de continuer au nord, remettant en cause notre volonté initiale de visiter Melbourne, on remettra ca a plus tard. Pour le moment, c’est trop loin, trop cher.


Lors de nos semaines éprouvantes à Kentucky, on avait été invité par Angus, un pote du cousin de Michael Taylor, un gars que j’ai regardé mettre des élastiques aux bijoux de famille des agneaux, dans une petite ville voisine, Walcha. L’occasion : assister à des courses de chevaux. Il s’agit apparemment d’un évènement annuel, c’est la même semaine que la Melbourne Cup, histoire d’apporter le fun chez eux. Il faut être membre, nos hôtes semblaient nous envier parce qu’ils n’avaient jamais été invite, et nous backpackers européens avons fait notre niche sociale plus rapidement qu’eux…
On travaillait le vendredi après-midi alors on est arrivés un peu plus tard, à l’heure du repas et des bières. Sur place, on y voit toutes sortes de gens, cravate obligatoire, tous déjà bien bourrés par un après-midi de paris et de franche rigolade à regarder des chevaux s’affronter sur un hippodrome à la taille de la ville. Petit.
-Quel dommage qu’on n’ai pas pu y assister, lui dirons-nous faussement.
Bref on rencontre pas mal de gens et on répète notre histoire a des australiens torchés, dont une fille qui nous parle de ses amis qui ont une ferme a Bundaberg et qui ont sûrement du travail ou connaissent quelqu’un qui en a. Henry, un autre ami de Will, nous propose du travail sur le champ (hehe) mais on avait déjà décidé de partir donc on lui dit qu’on le rappellera peut-être.

Donc en partant de la plage on s’est dirigé vers le Nord, vraisemblablement ou pourra trouver du travail.

Sur la route, à quelques petites centaines de kilomètres à l’ouest de Brisbane se trouve une ville appelée Gatton, modèle d’agriculture intensive dans une grande vallée qui ne connait pas l’hiver. On décide d’aller y faire un saut. Apres s’être un peu égaré et fait 1h30 de bagnole, on débarque sous une chaleur intolérable dans une petite ville, je pense qu’on en a vu qu’une partie mais elle ne fait pas du tout envie. On va à l’office du tourisme qui nous indique une ferme, qu’on trouve à l’écart d’une longue route bordée de part et d’autre de champs qui vont aussi loin que nos yeux peuvent voir le sol jusqu’à ce qu’il se confonde avec des collines dans le lointain à gauche. A droite, les « Fermes Rugby ».
L’odeur sur cette route est fétide, un mélange de pourriture de pommes de terre et de pétrin humide. La chaleur est toujours écrasante. Le fait de se trouver dans cette grande vallée de champs dont le point culminant est surement le sommet de mon crane, de penser que la ville qu’on vient de voir pourrait être notre maison provisoire nous donne à penser que 88 jours (moins 13 maintenant) c’est long.
On pensait en avoir fini très tôt et facilement avec cette histoire de visa et profiter du voyage le reste du temps, et nous voilà au milieu de l’industrie agricole poussée à son paroxysme sans pour autant qu’il semble y avoir du travail à profusion. La secrétaire des bureaux des fermes Rugby nous demande de remplir un formulaire et elle nous dit qu’on nous rappellera. On demande quand mais elle nous sert une réponse vague.
On déambule en voiture sur la route, celle qui mène hors d’ici. Un crochet à droite qui indique une autre petite ville, on y va, rien à voir, circulez.
On s’arrête, on téléphone aux amis de cette fille bourrée qui nous avait donné un numéro de de téléphone et qui nous a prévenu par sms qu’on pouvait les appeler, a Bundaberg, spot numéro 2 de l’agriculture intensive sans hiver. Pas de réponse.
On essayera à plusieurs reprises plus tard et les jours d’après mais on ne parlera jamais à ces gens-là.
Il est 12:30 et on sait qu’on ne va pas rester à Gatton. C’est l’heure de trouver un plan B au plan A qui n’existe pas.

On continue, sur la route ou on se sent mieux que dans un champ. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas du tout senti passer les quelques milliers de kilomètres déjà rajoutés au compteur de la Ford. Mais aujourd’hui est le plus pénible des trajets automobiles de l’histoire australienne ; avec l’essence la moins cher aussi : $1.16/L.

On prend notre carte routière et on évalue qu’on pourra rejoindre la Sunshine Coast, en route vers Bundaberg. La Sunshine Coast se situe à 1h30 au nord de Brisbane. C’est sans compter les embouteillages de la M4 qui contourne les grattes ciel de la ville par la gauche. On met le reste de l’après-midi pour ne même pas finir de les traverser. On sort de l’autoroute à la recherche d’un endroit où dormir. Des embouteillages encore à la sortie de l’autoroute, c’était surement une mauvaise idée de changer de plan qui n’existe pas, mais tant pis, on fonce tout droit vers la côte et on atteint une ville appelée Redcliff.

Parfois on ne prend pas de photos, ca ne vaut pas le coup. Mais c'est enfantin de toujours vouloir des images. Soyez patients

permalink written by   on November 19, 2010 from Gatton, Australia
from the travel blog: Oz trip year one of two
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