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Sicilia, tre colore a la bocca
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Anne & Sam
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Sondage pour un titre
Roma
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Italy
On a quitté sans regret un Paris froid et gris. Notre escale à Rome s'éternise parce qu'on attend l'équipage d'Al Italia qui doit embarquer avec nous. Et pendant que les passagers italiens commencent à s'impatienter et faire preuve du caractère sanguin qui les caractérisent si bien (les hôtesses en pleurent), nous entamons, pour notre part, un débat tout aussi enflammé : comment diable allons-nous baptiser ce blog de voyage ?
"Au pays des mafiosi" est la première idée qui me vient. Anne trouve le cliché beaucoup trop grossier. Et pourtant, bien peu de choses dans cette île échappent à l'influence de la Cosa Nostra. Les "hommes d'honneur" trouvent leur origine dans la Sicile espagnole du XVIIème affligée par la peste, le choléra, un tremblement de terre et une des plus grosses éruptions de l'Etna. L'aristocratie confie alors la gestion de ses terres à des gabellotti. Ces intendants font eux-mêmes appel à des intermédiaires, issus d'une paysanerie oppressées et paupérisée, qui s'organisent rapidement en bandes armées pour rançonner les domaines. Soutenant tout ce qui peut déstabiliser le pouvoir, la population se montre prête à une certaine complicité avec les hors-la-loi et fonde ce qui deviendra le pilier de cette organisation : l'omerta, la loi du silence. La mafia devient une créature métamorphe qui, malgré ses sanglantes querelles intestines et la traque intraitable des années 90, reste infiltrée dans toutes les sphères de pouvoir. On évalue ses bénéfices annuels à plus de 150 milliards d'euros (soit 10% di PIB italien). Comme le résume admirablement Augusto cavadi : "Il est très difficile de comprendre comment 5000 hommes d'honneur conditionnent la liberté, le travail, la dignité et même la survie physique de 5 millions de Siciliens. Mais contrairement à ces 5000 qui appartiennent au "crime organisé", les 5 millions d'autres ne se laissent entraîner dans aucune "légalité organisée". L'immense majorité de la population préfère attendre la fin de la lutte". Le juge Falcone (mort assasiné) avait quant à lui une métaphore parlante : "comme dans une corrida espagnole, les spectateurs entassés dans les gradins soutiennent tour à tour le taureau (la mafia) et le torero (la magistrature) sans se décider vraiment à descendre dans l'arène pour se ranger d'un côté ou de l'autre..."
"Sur le radeau de la Gorgone" est une autre possibilité de titre. L'expression est empruntée à Dominique Fernandez et fait référence au caractère insulaire de la Sicile autant qu'à ses origines. Son ancien nom grec était "Trinacria" (trois pointes) à cause de sa forme triangulaire et Méduse (une des trois Gorgones) était réputée y avoir élu domicile. La tête de méduse posée sur ses trois pieds en est ainsi resté le symbole. Position stratégique pour le contrôle de la Méditerranée, la Sicile a attisé toutes les convoitises. Les Romains s'en sont emparé après avoir fait tomber Syracuse malgré l'ingéniosité d'Archimède. Les Vandales s'en sont fait chasser par les Ostrogoths, eux même déboutés par les Byzantins qui firent temporairement de Palerme la capitale de l'Empire d'Orient. Puis vinrent les Arabes, les Français et les Espagnols avant que le Royaume des Deux Siciles finissent par se rattacher à l'Etat Italien. Autant dire que cette petite île est un incroyable carrefour d'influences. Que ce soit pour la culture, l'architecture, ou la cuisine...
Et justement, gourmands comme on est, l'un et l'autre, "Sicilia, Tre Colore a la Bocca" (Sicile, trois couleurs à la bouche) est une dernière possibilité de titre qui ne manque pas de pertinence. Dans ce pays, toute la vie tourne autour de la bonne chère. Les traditions culinaires y sont ancestrales et truffées d'influences exotiques, mais elles restent empreintes d'une simplicité qui en fait toute l'authenticité. A l'heure où j'écris ce poste, on a déjà commencé à goûter au plaisir de la table sicilienne et l'idée de finir chaque post par le menu d'un de nos repas, nous a convaincus, l'un comme l'autre. Les principaux ingrédients de la gastronomie sicilienne peuvent être regroupés selon les trois couleurs du drapeau italien. Et chaque Sicilien possède dans son garde-manger cette base sans laquelle on ne peut pas goûter l'ame de la cuisine insulaire. Pour faire vite :
- Rouge, symbole de la passion, est la couleur de l'ingrédient roi : le pomodoro (la tomate)
- Blanc est la couleur de l'ail et du fromage qui sont à la base de presque toutes les sauces
- Vert est, au choix et dans le désordre, la couleur de l'huile d'olive, du basilic et des pistaches.
Voilà donc trois titres de blog sur lesquels nous n'arrivons pas à nous départager :
- Au pays des mafiosi
- Sur le radeau de la gorgone
- Sicilia, tre colore a la bocca
Mais nous comptons sur vous pour nous aider à choisir. Le sondage est ouvert. Laisser votre vote en commentaire de ce post avec votre adresse parce que les trois premiers à voter qui tapent dans le mille auront droit à une vraie carte postale bien réelle ;o)
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Anne & Sam
on July 11, 2009
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Roma
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Italy
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Sicilia, tre colore a la bocca
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Un dimanche à Palerme
Palermo
,
Italy
Notre vol Al Italia atterrit avec une bonne heure de retard. Le temps de récupérer nos bagages, de rejoindre le centre-ville en bus et de passer prendre une douche dans notre Bed&Breakfast, il est déjà l’heure de passer à table. Anne s’est occupée du repérage : le Kursaal Kalhesa est sis dans les murailles du fort Umberto I. Depuis la promenade du port, on entre par une vieille porte en bois cloutée. Sous une enfilade de voutes romanes, on traverse une librairie meublée de coussins arabisants. Puis on monte un escalier monumental pour déboucher dans un patio éclairé à la bougie. L’air est tiède, tout juste rafraichi par la brise du soir, mais c’est une rémission par rapport à la chaleur du jour. Même nous, qui l’avons vécue depuis les couloirs climatisés de l’aéroport, le sentons. Ce premier dîner suffit à nous dépayser. Et il présage assez bien de la qualité gastronomique de ce voyage… Pour ceux que nos faits de bouche intéressent : le menu en fin de post.
Le lendemain, on se lève avec l’angélus. A Palerme, il y a plus d’églises que de boîtes aux lettres. Et contrairement à celles de Montréal, elles n’ont pas été reconverties, ni en loft, ni en spa. Non seulement les Palermitains continuent à entretenir leur collection d’églises avec zèle, mais plus étonnant encore : ils les utilisent. En ce dimanche matin, flânant de nefs en transepts, nous suivons l’office par épisodes. Et nous ne pouvons pas manquer de remarquer le premier détail qui, en Sicile, fait du dimanche la journée des hommes : ce sont leurs voix de basses mélodieuses qui résonnent sous les voutes de toutes les églises de la ville…
Déambulant dans les ruelles assommées de chaleur, nous poussons jusqu’au marché Ballaro. Ici, il est réputé pour sa taille et pour son achalandage, mais pour nous, il a deux autres particularités plus étonnantes : c’est le marché du dimanche et c’est un marché d’hommes !
De fait, nous ne croisons quasiment pas de femmes entre les étals où les légumes ont de quoi rendre fou un peintre de nature morte. Les aubergines sont violettes, les tomates feraient pâlir la pourpre impériale et les zuchine lungo (longues courgettes) prennent des formes abracadabrantes. On croise de gigantesques paniers de petits escargots blancs, bien vivants, que les Siciliens achètent par kilos pour la salsa de pasta. Sur les étals
de poissons trônent des thons rouges - assez énormes pour déclencher une guerre au japon – ainsi que des espadons, exposés sabre au clair, comme des héros morts au combat. Les bouchers laissent pendre à leurs crochets des collections d’abats aussi impressionnantes que peu ragoutantes. Et partout, les Palermitains arborent leurs gueules de tueurs, si caractéristiques que je décide d’entamer une série de portraits en noir et blanc pour révéler
le mafieux qui sommeille en chaque Sicilien (toutes photos prises de loin avec un gros téléobjectif parce que je ne tiens pas à finir au fond du port, les pieds coulés dans le béton).
Les rayons du soleil tombent de plus en plus verticaux et les ombres mincissent en même temps que les ruelles se vident. Le temps d’avaler trois antipasti, on rejoint notre hôtel pour sacrifier à une tradition locale incontournable : la siesta !
Quand enfin on ose s’aventurer hors notre sanctuaire climatisé, il n’est pas encore l’heure de dîner, mais celle de l’apéritif est déjà bien avancée. Deux verres de vin sur une terrasse arborée, où le pianiste improvise brillamment sur le rythme de la conversation enflammée que notre voisin Sicilien tient avec son téléphone, et nous partons en quête d’un restaurant…
Mais le dimanche soir à Palerme, on ne dîne pas où on veut. Et quand Anne est à la manœuvre, on ne dîne pas non plus n’importe où. Si la carte est disponible en japonais, c’est le piège à touristes assuré ! On cherche donc désespérément une trattoria authentique. La déambulation me paraît aussi longue qu’hasardeuse, mais elle nous permet de faire trois fois le tour du Theatro Massimo (l’opéra où a été tournée la tragique scène mythique du parrain III). Finalement, après être passés trois fois devant, nous trouvons la Trattoria Boccasa. Voici deux anecdotes que je vous livre brutes en vous laissant vous faire un avis par vous-même :
- après trois mots de mon anglais ravageur, le serveur repère mon accent et nous répond directement en français. Tandis qu’on le félicite pour la qualité avec laquelle il pratique la langue de Rabelais, celui-ci nous répond sans ambages : « Vous savez, moi je suis tunisien, mais j’ai fait vingt ans de prison en Italie alors j’ai un peu perdu mon français… ». Véridique !
- la trattoria est installée dans le hall d’un palais qui peut accueillir facilement une centaine de couverts, mais ce soir, deux gigantesques tables, de 25 couverts chacune, occupent la moitié de la salle. Des petits groupes s’installent les uns après les autres (mari, femme et enfants le plus souvent). Les hommes s’embrassent chaleureusement. Alors que nous entamons nos antipasti, presque tout le monde est arrivé, il ne reste plus que trois places au centre de la table de gauche, mais personne n’a commencé à manger, ni à boire. Les serveurs, particulièrement attentionnés avec la familia qui occupent la moitié de la trattoria, n’ont même pas apporté les bouteilles d’eau. Puis le parrain arrive… Pardon ! Le dernier invité ! Dans la cinquantaine, costume gris, chemise sans cravate, accompagné d’une femme très classe dans la fleur de l’âge et d’une gamine en talons aiguilles. Tous les hommes se lèvent pour l’embrasser. IL s’assied et le bal des serveurs (tout droit sortis de prison) commencent.
Par l’immense baie vitrée devant laquelle ils sont attablés, on contemple la silhouette du théatre Massimo où Coppola a filmé la mort de la fille Corleone…
Anecdotes mises à part, on a très bien mangé. En particulier des tagliatelles - aux crevettes, pesto et pistache - franchement délicieuses. Comme quoi les cantina mafieuses ne sont pas les plus mauvais endroits où échouer un dimanche soir à Palerme.
Le menu du Kursaal Kalhesa (37 € par personne vin compris)
Antipasti :
- Alici marinate con mozarella di bufala (Sardines marinées au citron avec mozzarella de buffle
- Brick tunisino (brick de thon pomme de terre et aromates)
Primo di pasti (solo)
- Fettuccine con gamberi e fiori di zucca (sorte de tagliatelles fraiches aux gambas et à la fleur de courgette)
Dolce
- Tortino caldo al pistachio (fondant à la pistache)
- Semi freddo alla fragola e albicocca con salsa ai frutti di bosco (parfait glacé aux fraises avec coulis de fruits des bois)
Accompagné d’un Kados 2008 (Terruta di Risignolo – Duca di Salaputra)
Photos de Palerme :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Palerme?authkey=Gv1sRgCMKhp8jbk4POXg#
Galerie des mafiosis :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Mafiosi#
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Anne & Sam
on July 12, 2009
from
Palermo
,
Italy
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Le dilemne du touriste
Trapani
,
Italy
En Sicile, le touriste est confronté à un éternel et cruel dilemme. Suer sang et eau pour profiter du patrimoine culturel de ce carrefour méditerranéen dont les trésors émaillent le paysage brûlé par un soleil de plomb. Ou bien lézarder sous le même soleil de plomb en plongeant régulièrement dans une crique aux eaux turquoise pour éviter la surchauffe…
En ce lundi matin, avec notre Fiat de location climatisée, nous quittons Palerme pour Trapani, sur la côte Ouest, la plus découpée et le plus sauvage de l’île. Anne a repéré un site antique grec, à Ségeste, sur notre route, dont le Lonely parle comme d’une merveille difficilement contournable. Pour ma part, je suis très attiré par la réserve naturelle Zingaro qui nous fait faire un petit détour, mais offre la perspective d’une belle ballade.
Soucieux de l’équilibre culture/nature de notre séjour, nous décidons de faire les deux. En commençant par le Zingaro…
Le parc s’étire sur une dizaine de kilomètres le long de la côte. Un sentier pédestre coure à flanc de montagne, entre les villages de Scopello et de San Vito lo Capo. Il y a cinq criques, propres à la baignade, qui s’échelonnent le long du chemin. Chargés de trois litres d’eau, deux pêches, des tomates cerises, du jambon fumé et du parmesan, nous nous donnons la troisième crique pour objectif. Il fait très chaud, mais la brise de mer nous sauve. Et puis le paysage est grandiose. Le ciel n’arrive pas à garder ses couleurs face au soleil - pas un nuage, pourtant il est blanc – mais la méditerranée compense avec ses eaux de saphir. Et la végétation est étonnamment luxuriante. On marche entre les caroubiers sauvages et les euphorbes. On profite du parfum des figuiers. Et on prend l’ombre sous les oliviers. La signalétique du parcours est très classe (elle a d’ailleurs été conçue par un designeur. On est en Italie !) : poubelles et girouettes en bambou, halte intermédiaire avec abri en feuillage de palmier, tout y est.
Après une heure de marche (et deux litres d’eau en moins),
on arrive à la Cala Beretta. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne regrette pas d’avoir fait le voyage. Petite plage de galets et eau de cristal. Au diable les ruines antiques de Ségeste, on va passer la fin de la journée dans ce petit coin de paradis.
Ne vous y trompez pas pour autant, ça reste une nature sauvage dont votre serviteur fait douloureusement les frais.
Une méduse s’est introduite dans notre crique. Le vil invertébré (que l’objectif de notre appareil photo a capturé) n’est pas bien gros, mais sa piqure n’en est pas moins urticante !
Après une nuit à Trapani, on devait aller visiter le village d’Eurice que le Routard évoque comme un superbe village médiéval à ne surtout pas manquer. Mais cette fois, c’est Anne qui craque. Elle nous achète deux tickets d’hydrofoil pour Favignana, la principale des îles Egades. Sur place, on loue un zodiac, on achète des masques et des tubas, et on passe la journée à explorer les criques de ce petit joyau insulaire.
Captain Sam s’éclate avec les 80 chevaux de sa coque de noix pendant que Diva Anna se dore la pilule sur le pont. On jette l’ancre chaque fois que l’envie nous en prend. Pour snorkler, pour pique-niquer, ou simplement pour lézarder. On est tellement seuls que le maillot de bain n’est guère plus qu’une option.
En entrant dans la Cala Rosa, on réalise qu’on n’avait jamais vraiment vu d’eau turquoise jusque là (pourtant on y avait cru). On ne s’éternise pas parce qu’une dizaine de voiliers sont déjà au mouillage dans ce paysage de carte postale.
Mais on ne résiste pas à l’envie de piquer une tête dans cette baie qui est sans doute à l’eau de mer ce que le Château Cheval Blanc est au vin…
C’est finalement la mort dans l’âme qu’on ramène notre zodiac au port, sans le moindre remord pour le village médiéval d’Eurice qu’on ne verra sans doute jamais. Pas plus que les ruines antiques de Ségeste.
NATURE 2 – CULTURE 0.
Le menu de la Cantina Siciliana à Trapani (25€ par personne vin compris)
Antipasti :
- insalata di polpo (salade de poulpes)
- tris di pesce macerato (poissons marinés)
- gamberi rossi macerati (gambas roses marinées)
Pasta :
- casereccia spada radicchio (casereccia à l’espadon)
- busiate tempio (pâtes aux gambas, à la tomate et aux amandes)
Dessert :
- cassatelle (beignets à la ricotta sucrée)
Photos Zingaro et Iles Egades :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Trapani#
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Anne & Sam
on July 14, 2009
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Trapani
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Italy
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La revanche
Butera
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Italy
Depuis Trapani, nous descendons sur la côte Sud et nous enfonçons dans les terres vers notre prochain hôtel, dont nous ne connaissons guère que le nom et la province. C’est vague, surtout en Sicile où les panneaux indicateurs ne sont rien d’autre que décoratifs (il ne faut surtout PAS suivre la direction qu’ils indiquent).
Ces trois cents kilomètres sont donc éprouvants. Non seulement pour le copilote qui en perd le nord, mais aussi pour le conducteur. Parce qu’un Sicilien au volant se comporte EN PERMANENCE comme si il avait une voiture de carabinieri aux fesses. Il roule à 150 sur une départementale, il double dans les virages et il joue l’intimidation avec les voitures qui arrivent en face. A Marseille, on apprend à ne pas tenir pour acquis qu’on est en sécurité en passant au feu vert. En Sicile, on apprend à ne pas tenir pour acquis qu’on est safe en restant sur sa file…
Et tout ça sans compter les bancs de vespas qui flottent entre deux voies...
Selinonte est notre première étape, un des plus beaux sites antiques grecs du monde méditerranéen. On déambule entre les 38 colonnes de pierre blonde qui se dressent sur une colline au dessus de la mer. A peine dix heures et déjà le soleil plombent l’atmosphère. Des centaines d’escargots cherchent les courants d’air en grimpant dans les hautes herbes jaunes. On les cueillerait comme des framboises. C’est d’ailleurs exactement ce que font les Siciliens…
Cent kilomètres plus loin, on s’arrête à Agrigente, célèbre pour sa vallée des temples. Cette fois-ci, il est midi et on parcourt le petit kilomètre qui sépare les différents sites comme des anges en enfer. Ici, c’est le royaume des lézards et des cactus,
mais les monuments sont impressionnants. On prend l’ombre au pied des huit colonnes monumentales du temple d’Herakles en se demandant comment il pouvait en compter 240. On soupire d’émerveillement devant le temple de la Concorde dont toutes les colonnes sont toujours debout et supportent encore ses deux frontons. On rampe jusqu’au temple d’Héra et on fait demi-tour en fantasmant sur la climatisation de la voiture. On pousse jusqu’au temple de Zeus et on abandonne avant celui de Pollux…
Agrigente est définitivement un site exceptionnel, qui mérite son classement au patrimoine de l’humanité. Malheureusement, le classement a eu lieu trop tard, ou l’Unesco a été obligée de baisser les bras en Sicile, parce que l’envers du décor est terrifiant. La vallée des temples est vérolée par une urbanisation sauvage qui la défigure. On compte pas moins de 600 immeubles construits sans permis sur les collines à l’entour. Le gouvernement menace de tout raser au bulldozer, mais il est trop tard…
Après cette fournaise culturelle, on se met en quête de notre hôtel, celui qui est quelque part dans la province de Butera (bien qu’on ne sache pas où). On commence donc par faire 80 km de lacets dans les collines jusqu’à Butera, chef lieu de la dite province, en espérant tomber pas trop loin. Sur la place de l’église, un Sicilien qui ne comprend pas un mot d’anglais nous envoie en direction de Mazzarino (40km plus loin). Au bout de 35 km, peu confiants dans le loustic, on décide d’appeler l’hôtel en question. Sabrina est très gentille, elle parle même quelques mots de français, mais elle ne comprend rien à ce qu’on lui dit (et je la soupçonne de ne pas plus savoir lire une carte que connaître ses quatre points cardinaux). Bref, elle nous envoie à Riesi, 30 km à l’Est (qui était sur notre chemin initial). En vain. Parce que quand je finis par donner de la voix pour avoir au téléphone quelqu’un qui parle anglais et sait où est le Nord. Juan-Lucas (le boss) nous renvoie vers Mazzarino ! Quand on a « judicieusement » fait appel au sens de l’orientation de Sabrina, on était à deux km de l’objectif...
Après quelques errances, nous arrivons donc à la FARM. Et on a vite fait de pardonner à Sabrina tous les bugs de sa boussole interne. L’hôtel est construit dans un corps de ferme vieux de deux cents ans, mais tout y a été repensé Design & Art Contemporain.
Des toiles de Spider-Man, la tête dans la cuvette, ornent les toilettes. Une piscine rouge trône sur une terrasse de béton ciré. Et chacune des chambres que nous fait visiter le patron a été confiée à l’inspiration d’un artiste. On écarte vite l’option « Mac Donald » (où l’artiste s’est amusé à reproduire le panneau indicateur du MacDo le plus proche dans les vieilles pierres (141 km)). On hésite sur l’option « Red and Sex » (pas besoin de détail) et on choisit la chambre « Serenity ». Un duplex sous les arcades, tout blanc égayé des clichés d'un photographe italien qui a eu droit à la consécration du calendar Pirelli.
Un excellent point de chute pour aller visiter, le lendemain, la Villa del Casale, chantier archéologique ouvert sur la plus grande et la mieux conservée des villas romaines (3500 m2 de mosaïques superbement restaurées). On retiendra en particulier la « Salle des bikinis » où six jeunes filles font du sport en maillot de bain deux pièces (comme quoi on a vraiment rien inventé). Il fait très très chaud sous les verrières, mais la culture tient définitivement sa revanche.
NATURE 2 – CULTURE 4.
Le menu de la Tratorio del Crusifisso (15€ par personne)
- Antipasti ( dont beignets de pomme de terre aux herbes mortels et aubergines panées)
- Fetuccine a la Norma ( un classique sicilien, aubergine et tomate, qui doit son nom à l'opera de Bellini, Norma, qui est devenu ici un superlatif très courant "una vera norma" une vraie Norma. Comprenez donc "Fetuccine de la mort" lyrique)
- Spada a la crosta de pistachio (un filet d'espadon en croute de sesame et de pistache... à se damner)
- Gelatoria de Fiorei de spezei (glace de crème de lait, au gigembre, citron, poivre et framboise... hallucinant !)
Photos Selinonte/Agrigente/Villa del Casale :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Butera#
Photos The Farm :
http://picasaweb.google.fr/microsam/TheFarm#
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Anne & Sam
on July 19, 2009
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Butera
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Les villes baroques
Siracusa
,
Italy
Depuis la Sicile africaine – la Tunisie est à moins de 170 km – nous rejoignons la côte ionienne. La pointe sud-est de notre étoile à trois branches est particulièrement réputée pour ses villes baroques (collectivement classées au patrimoine mondial de l’humanité) dont les noms, à eux seuls, enchantent…
Nous sacrifions Raguse au profit de Noto, une ville entièrement reconstruite après le tremblement de terre de 1693. Les perspectives sont écrasantes. La pierre blonde des édifices renforce l’effet du soleil qui tombe comme une masse sur les rues pavées de pierre volcanique noire. Il y a des églises partout et, passé midi, la ville devient déserte. On entendrait presque Ennio Moricone, on se croirait quelque part au Mexique. Il n’y a plus que les touristes assez fous pour déambuler dans les rues plombées de chaleur.
Plus de touristes que d’habitude d’ailleurs…
On appréhendait pas mal l’affluence. Mais partout où on est passé jusqu’ici, il n’y avait pour ainsi dire que nous. A Agrigente, les parkings (conçus pour accueillir les bus par centaines) étaient totalement déserts. On a déjeuné seuls dans un restaurant qui pouvait facilement faire cinquante ou cent couverts. Et le patron, très sympa, nous a confirmé ce qu’on pressentait depuis un moment déjà : c’est la crise ! Non seulement elle a atteint l’économie réelle, mais elle se décline ici selon les pays, touchés de plus ou moins plein fouet. On ne croise absolument aucun américain et pas le moindre japonais. Français et Allemand sont les deux langues qu’on entend le plus. Avec l’Italien bien sûr parce que les habitants fauchés de la botte préfèrent à juste titre voyager à l’intérieur des frontières nationales.
Tout ça est sans doute un peu triste pour le tourisme local, mais idéal pour nous. On profite des sites en mode quasi-exclusif. A Noto, on mange donc seuls, mais toujours divinement bien. Et les gelati méritent leur réputation de meilleures glaces d’Italie.
Pour ce soir, on est installé au Caol Iskha, un hôtel design construit sur des corps de ferme anciens. Pierres apparentes, crépi parme, cactus et palmiers, piscine à débordement… Et tout ça à quelques minutes du centre de Syracuse. La vie est plutôt cool…
Le charme de Syracuse est difficile à définir. Peut-être est-ce la lumière, ou bien la mer au bout de chaque ruelle. Un je-ne-sais-quoi d’oriental dans un écrin latin. Le mythe à portée de la main.
Les vagues de la mer ionienne se brisent sur les rochers que le Cyclope est censé avoir jeté là, de colère, après la fuite d’Ulysse. La statue d’Archimède trône sur la place du Duomo. Outre la découverte de Pi et sa loi d’hydro-dynamique (un corps plongé dans l’eau subit une force opposée à son poids et proportionnelle au volume d’eau qu’il déplace), le savant génial s’illustra en sauvant temporairement la ville des assauts romains (on lui attribue des pinces pour soulever leurs galères ainsi que des miroirs géants pour les enflammer), avant de mourir dans les combats quand ils s’en emparèrent.
C’est à regret qu’on quitte Syracuse pour les contreforts de l’Etna, on aurait volontiers passé plus de temps dans cette ville magique.
Le menu de la Tavernia Svevia (20€ par personne avec le vin)
Sur une placette au bout de l’île d’Ortygie au son d’une musique italiano-jazzy, on se laisse bercer par l’air du large et les reflets du soleil couchant…
Pasta
- Tagliatelle Bottarga e Ciliengino (Tagliatelles, huile d’olives, ail, basilic, vin blanc et poutargue)
- taglioloini a lo Scoglio (Petites tagliatelles, huile d’olive, moules, palourdes, ail et persil)
Dolce
- Tortino al cioccolato
- Tiramisu’ agli agrumi (Tiramisu à l’orange)
Photos de Noto :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Noto#
Et de Syracuse :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Syraccuse#
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Anne & Sam
on July 21, 2009
from
Siracusa
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Italy
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Du soufre dans les bronches
Catania
,
Italy
Catane est notre étape suivante, la seconde plus grosse ville de Sicile avec 310 000 habitants, mais aussi la plus animée car très étudiante. Touristiquement parlant, Catane ne présente pas un intérêt majeur. Sa vieille ville baroque est bien moins charmante que Noto ou Syracuse. Construite en pierre noire, elle peut même avoir des airs un peu sinistres. La côte ionienne n’est certes pas loin, mais c’est Taormine (50km plus au nord) qui est la star en la matière.
Non, la principale caractéristique de Catane, c’est d’être construite à l’ombre de l’Etna, qui lui a valu deux destructions en trente ans et en fait, pour nous, un excellent camp de base pour se lancer à l’assaut du volcan.
On retiendra quand même son marché aux poissons quotidien, aussi impressionnant que malodorant. Les achalandeurs s’y déplacent en bottes et il n’y a bien que des touristes comme nous pour venir traîner leurs tongues dans le jus de poiscaille qui coule des étals et baigne les pavés de lave noire.
C’est aussi à Catane qu’on décide de changer de régime. Au diable les pastas et vive les pizzas ! Le « Via Coppola » est réputé pour ses pizzas biancas (comprenez « sans tomate »), et en particulier pour la pizza Crociferi (mousse de mascarpone à la pistache et prosciuto). Mis à part les moustiques, on a adoré manger des pizzas sous les marquises à la lueur des chandeliers…
Après moult hésitations, dans la jungle des tours operators qui sévissent sur le volcan le plus actif d’Italie, on décide de se fier au professionnalisme des guides alpins officiels. Qui accessoirement sont les seuls à emmener leurs groupes jusqu’aux cratères sommitaux. On a d’ailleurs de la chance parce qu’au moindre signe d’activité volcanique, toutes les excursions vers le sommet sont annulées. Mais la dernière éruption s’est terminée il y a tout juste quinze jours.
Lever aux aurores donc pour rejoindre, en voiture, le Refugio di Sapienza (1923m d’altitude) depuis le centre de Catane. Le bus met 45mn pour faire le parcours, mais compte tenu de la précision des panneaux indicateurs, on préfère prendre de la marge. Les guides nous ont demandé d’être à 9h00 pétantes là-haut, on part donc à 7h30. Et le temps de deux arrêts pour pourvoir à notre pique-nique, on arrive « on spot » à 8h45. Sauf que le départ se fera finalement à… 10h30. Parce qu’on attend un gros car d’allemands en sandales. Viva Italia et fuck les boches !
On nous fournit des chaussures de rando ET DES GRANDES CHAUSSETTES (à ce moment-là, on ne comprend pas encore vraiment pourquoi…)
La première heure est assez pénible. On fait la queue pour prendre un téléphérique qui nous emmène 400m plus haut. Puis on fait encore la queue pour s’entasser dans des 4x4 qui nous conduisent 500m plus haut. Et là, arrivés à Toro del Philosophe (nom du refuge de trois étages englouti sous la lave lors de l’éruption de 2006), on se sépare enfin en trois groupes (italo/franco/anglophone) pour se lancer à l’assaut des 400 derniers mètres de dénivelée.
Le paysage est lunaire. Etendues de sable noir à perte de vue, tout juste entrecoupées de quelques névés étincelants… On traverse des coulées de lave aux formes torturées. Le soleil cogne. On est à 3000m d’altitude. Et le vent porte des relents soufrés qui ne sont qu’un doux prémice de la suite, mais nous donnent déjà sévèrement mal au crane.
Ca grimpe, ça grimpe, ça grimpe. Les nuages ne sont pas des nuages, mais des nuées de soufre qui puent l’œuf pourri (le fameux H2S qui a grassement fait rire tous les taupins… Anne parlerait de « scientifiques binoclards qui ont fait math sup»). Ca brûle la gorge et ça pique les yeux, même avec des lunettes de soleil et un chèche improvisé en masque à gaz.
En attendant, quand le vent disperse les vapeurs de soufre, le paysage des cratères est hallucinant. Saturé de vert, de blanc et de jaunes. Aussi beau que toxique !
Giuseppe, notre guide vulcanologue, nous amène jusqu’au bord de la Bocca Nuova, un des quatre cratères sommitaux qui fait près de 60m de profondeur. Il est bouché par un bouchon de roche, assez dangereux parce que les gaz s’accumulent en dessous et que la pression est susceptible de le faire exploser sans prévenir.
Avec Giuseppe, qui parle un doux mélange de français, d’anglais et d’italien, on en apprend beaucoup sur les volcans. En vrac :
- Tous les cratères de l’Etna (plus de cinquante visibles) se situent sur trois fissures radiales qui courent depuis le sommet ;
- L’hiver, il peut y avoir jusqu’à 5 mètres de neige au sommet de l’Etna qui a compté jusqu’à trois stations de ski (fréquemment réduites en cendres). Et on distingue l’activité magmatique (éruption classique suite au frottement des plaques tectoniques) de l’activité phréatique (fonte de la neige qui s’infiltre dans les cheminées et crée des explosions de gaz par expansion de la vapeur d’eau) ;
- la roche volcanique est particulièrement isolante thermiquement. A tel point que les couches de neige recouvertes par les cendres d’une éruption peuvent tenir jusqu’à trois ans sur les flancs de l’Etna, pourtant assommés de chaleur en été (on a testé pour vous). Si bien que pendant toute l’antiquité, la glace de l’Etna voyageait jusqu'à Tripoli et que le plus vieux café de Paris (le Procope à Saint-Germain) l’utilisait encore, il y a plus de trois siècles, pour faire ses glaces…
Après une heure dans ce paysage d’enfer, alors que nos yeux pleurent et que nos bronches sont saturées de soufre, Giuseppe donne le signal de la descente. Pas de 4x4 ni de téléphérique, cette fois-ci, on fait les 1500 mètres de dénivelée à pieds. Comprenez : en courant dans une pente à 45° couverte de ce sable gris. On s’enfonce jusqu’à mi-mollet (d’où l’intérêt des GRANDES CHAUSSETTES).
On glisse plus qu’on dévale. Et on soulève des nuages de poussières dignes d’un troupeau de bisons. En arrivant en bas, on se découvrira noirs comme des charbonniers. Mais en attendant, on profite de paysages époustouflants. Au fur et à mesure de la descente, la végétation reprend ses droits et colonise les anciens cratères. Il faut environ huit ans pour que les premières plantes reprennent racines dans les coulées de lave.
Une fois en bas, nos regards de ramoneurs couverts de suie se croisent. Le départ était franchement chiant. On en a sué comme des damnés dans la montée. Au sommet, on a suffoqué comme des Koweitiens dans le désert irakien. La descente m’a flingué le genou, Anne y a perdu ma casquette (pour la troisième fois), et on a de la poussière jusqu’au fond des oreilles. Mais ça valait le coup. Le spectacle était aussi exceptionnel qu’inhospitalier !
Le menu du pique-nique (3€ par personne)
- pomodorino (tomates cerise)
- prosciuto (jambon italien)
- salami
- parmigiano (parmesan)
- Gresini (Gressins)
- Pesca (peches)
Photos de Catane :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Catane#
Photos de l'Etna :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Etna#
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Anne & Sam
on July 23, 2009
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Heureux qui contrairement à Ulysse...
Malfa
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Sept cratères colonisés par les palmiers, les lauriers, les bougainvilliers et les câpriers. C’est tout ce qui émerge de la mer, bleu cobalt. Mais dessous sommeille une chaîne culminant à plus de trois mille mètres, dont deux volcans – le Stromboli et le Vulcano – sont encore dangereusement actifs.
Il faut cependant de gros efforts pour garder cette réalité à l’esprit, parce que les îles éoliennes ont tout d’un coin de paradis, perdu au bout du monde.
Eole avait un certain goût… et il n’en fallait sans doute pas moins pour le domicile d’un dieu. Mais vu d’ici, on a du mal à comprendre Ulysse. Qu’il la garde sa bourse enfermant les vents contraires, et puissions-nous ne jamais retrouver le chemin de notre Ithaque !
Le Stromboli est sans doute la plus connue et la plus inhospitalière de ses îles (encore que). Panarea est sans doute la mieux préservée, mais aussi la plus inabordable (La jet-set s’y rend en hélicoptère. D'ailleurs, ici, pas de crise : tous les hôtels sont plein...).
Salina est la plus belle et la plus sauvage. Et c’est notre destination ! Même si on fait une étape à Lipari... Pourquoi Lipari, me direz-vous, alors que c’est justement la plus touristique des sept îles ?
Tout simplement parce que c’est là qu’est installé Filipino, indéniablement une des meilleures tables de Sicile (et peut-être même d’Italie). La gastronomie étant un des fils rouges de ce voyage, on ne pouvait décemment pas passer à côté sans s’y arrêter ! Le menu en fin de post comme d’habitude, mais je ne résiste pas à dire un mot des Treccine aux orchidées d’Eolie.
L’orchidée d’Eolie est l’appellation poétique de la fleur de câprier, qui s’épanouit quand on ne cueille pas le bouton qu’est la câpre. Ajoutez-y un peu de poudre d’amande, de la menthe, de l’ail, du basilic, de l’huile d’olive, le tout sur des pâtes faîtes maison et cuite ultr'aldente... vous ne serez plus très loin de la recette secrète de Filipino. Une merveille qui, à elle seule, vaut définitivement une étape sur Lipari !
Quand nous arrivons enfin à Salina, petit coup de stress car imbroglio dans les réservations d’hôtel. Mais avec un peu de négociation et un soupçon de charme, nous obtenons finalement une chambre, avec vue sur la mer et le Stromboli, dans le plus bel hôtel de l’île.
Un ensemble de maisons éoliennes, perchées sur la falaise, avec sa piscine à débordement donnant sur la mer tyrrhénienne et son spa construit sur une source sulfureuse.
Trois jours nous suffisent pour s’installer dans la bienheureuse routine insulaire :
- réveil vers 8h00 avec les cigales
- petit déjeuner en terrasse sous les bougainvilliers
- plongeon dans la piscine
- douche (optionnelle)
- lezarding sur un transat en piquant une tête toutes les 20 mn parce qu’il fait déjà très chaud
- descente de la falaise à pieds pour une heure ou deux de snorkling dans les criques en contrebas. On slalome entre les méduses, mais on se croirait dans le Grand Bleu. Il y a d'ailleurs des Enzo partout : Enzo gamin plongeant entre les rochers blancs et les poissons qui s’égaillent ; Enzo matamor vendant le fruit de sa pèche sur la jetée du port ; et même Enzo vieillissant qui descend les ruelles en pente dans sa fiat 500 en gueulant sur sa mama…
- grosse sueur en remontant jusqu’à l’hôtel sous le soleil, et plongeon direct dans la piscine
- insalata ou pasta sous les tonnelles
- sieste incontournable
- retour sur les transats après la grosse chaleur, mais en piquant une tête toutes les 10 mn parce qu’il fait encore très chaud
- resnorkling (optionnel)
- repiscine (obligatoire)
- Douche et apprêtage pour la soirée (les italiens sont très classes, pas question de prendre l'apéro en maillot !)
- apéritif en terrasse pour le coucher de soleil sur le stromboli
- dîner aux chandelles, ou night spa à la belle étoile, c’est au choix
Je vous jure, les îles éoliennes, quand on y a goûté, on n’a pas, mais alors pas du tout, envie d’en repartir. Ulysse devait être fou.
Le menu du Filipino (50€ par personne avec les vins)
Antipasti
- Ricottine di Vulcano con mosto cotto (mousse de ricotta de Vulcano arrosé de jus de raisins bouillis… comme ça, ça semble bizarre, mais on aurait tort de s’y laisser prendre)
- Pecorino fresco dei piani di vulcano all’insalata (fromage de brebis de vulcano servi avec huile d’olive et aubergines grillées)
Pasta
- Treccine Orchidee delle Eolie (voir plus haut)
- Maccaruna i casa alla filipino (la version filipino des « macaroni and cheese »… On en redemande !)
Dolce
- Millefliegi di ricotta e canella (mille-feuilles de ricotta et cannelle pour ceux qui n’auraient pas compris tous seuls)
- Semi-fredo de pistachio e fruti di bosco (parfait à la pistache - d’une couleur incomparable avec le vert fade de nos glaces à la pistache à nous – et coulis de fruits rouges)
Photos de Lipari :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Lipari#
Photos de Salina :
http://picasaweb.google.fr/microsam/Salina?authkey=Gv1sRgCJmLsuCDsP6qQw#
written by
Anne & Sam
on July 25, 2009
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4 heures de bateau jusqu'à Palerme (où on a été malade comme des chiens !), 1 heure et demi d'avion jusqu'à Rome, deux de plus jusqu'à Roissy, une demi-heure de taxi et nous voilà de retour chez nous.
Il faut croire que je suis maudit avec internet. SFR a suspendu notre connexion... pour défaut de paiement. Et j'en serai réduit à courir les free wifi cafés pour finir ce blog.
Accessoirement, le frigidaire est vide, mais ça on savait...
Le menu du retour (3€ par personne) :
- Tarte fine PICARD
Ca ne nous empêche pas de trinquer, avec deux bières achetées chez l'arabe, à ce super voyage !
written by
Anne & Sam
on July 26, 2009
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